2012/2962 : ASSEGWAS N IMAZIGEN… Ou Si Mohand, Hugo Et Serres Vs Sarko, Boutef’ & Cie.
Message URGENT : Soldarité Manil BLIDI.
Avec Mes Vœux de
BonneS et heureuses AnnéeS 2012 Et… 2962(*)
[express]
(*) Nouvel an 2962 amazi. Ce qui, selon un « tweet(t)aute » (@djenad) correspondrait [au 2962ème anniversaire de] la montée sur le trône d’Egypte du Berbère (Amazig libyen Chechonq.
Amek ara nexdem
Tebded ur-d-nebbwi lexbar (…)[1]
Ce siècle avait douze ans ! François boutait Sarko,
Mais, chez nous, Boutef’ se la joue solo…[2]
Plus modestement : ce blog va sur ses deux ans. Sa navigation centrale commence à ressembler – pour la forme – à ce que je voulais qu’elle fût. Mais pour les gauche et droite, il faudra attendre que je m’initie aux mystères de l’édition des pages. Ce qui, peut-être, expliquerait aussi que nos potentats africains aient tant d’aversion pour l’ouverture démocratique…
Ceci posé, pour cette année et s’agissant de l’Algérie et de la France, les bons vœux vont, par défaut en quelque sorte, de soi pour 2012.
En effet, la droite républicaine française va voir son historique bourde de 2007 remisée dans quelque obscure travée d’une Histoire à ses heures bien facétieuse, quand bien même vouée à brouiller les mémoires pour quelque temps encore. Et, 2002 n’ayant pas été absolument inutile, semble-t-il, le bon choix, madame, monsieur, devrait logiquement se faire entre Bayrou et l’Héritière au premier tour, entre Hollande et l’un des deux autres, au pire des trois, au second.
Donc, et sauf à devoir d’ici mai subir quelque autre Fuku[3]-Dskesque conjonction compliquée par une Crise omniprésente, l’année de tous les risques, pour reprendre l’expression de quequ’un d’expérience, le pronostic est que 2012 sera meilleure que 2011.
C’est ce que le même démiurge résumait par: l’année de tous les possibles…
Pour l’Algérie, on arrive par un autre raisonnement à des augures quasiment analogues :
Pour nous, le pire serait que Boutef’ soit maintenu dans ce sillon que ses directeurs de conscience lui ont tracé pour une quatrième mi-temps. Ainsi que commencent de le réclamer à cors et à cris des thuriféraires convenablement motivés pour ce faire. Mais, dans ce cas, le discrédit international qui caractérise l’oligarchie qui drive notre pauvre pays[4] ne pourrait qu’être davantage criant. Ce qui nous serait donc malgré tout un lot de consolation. Dans les années de disette, le langage parigot appelait l’amour Le café du pauvre[5]…
Comme on le voit, même le pire des scenarii pour 2012 serait, chez nous aussi, moindre mal que celui mis en scène pour 2011…
2012 sera donc, relativement au moins , un bon crû. D”autant plus que, cerise sur le gâteau, à l’autre bout du monde, le frêle et obamesque esquif semble, lui aussi et pour l’instant en tout cas, plutôt favorablement fluctuer[6] au grès d’icebergs locaux ou d’ailleurs sans grand péril,. Même si la question du vote étasunien à l’Unesco lors du débat sur l’admission au sein de cette vénérable institution du non moins frêle Etat palestinien avait fait froncer du sourcil quelques zélés néophytes en matière de politique intérieure des Eua.
Donc de ce côté politique de nos angoisses, non que tout baigne, mais il devrait suffire de s’en remettre à notre brave routine : vigilance soutenue et mobilisation active des deux côtés de la Mer Notre et du Grand Large…
Reste que pour nous, Imazigen qui ne faisons jamais rien comme les autres, nous avons aussi un nouvel an maison à nous tous seuls : Nnayer – ou Yennayer… – que nous fêtons chaque 12 janvier, en principe et, en tout cas, du temps d’avant la mondialisation et la vulgarisation de l’émigration. Du coup, et pour ne pas abuser de la patience de mes miens et proches en cette période, j’essaie toujours de faire un package deal, un lot groupé, si vous préfériez, pour le même prix enrichi des vœux de Noël dans la foulée, et de ceux des Aïds qui, peu ou prou, viennent traverser l’hiver une fois tous les huit ans[7]. Pour les destinataires c’est moins dérangeant, pour moi c’est plus pratique et, pour tout le monde, plus œcuménique. Que demande le peuple ?
Comme j’ai suffisamment parlé de l’impérialisme arabo-islamique qui nous ronge en Afrique du Nord, je n’ai pas à revenir, ici et en ces festives périodes, sur le fond de cette question[8]. Mais, fortuite et néanmoins heureuse incidence, les staliniens et monumentaux[9] régimes du côté de chez nous vacillent tous. Ils ont déjà chu pour quelques uns, et en sont à chercher des secourables issues pour les autres : amnisties locales et dispenses de Tpi, remises sur les excessifs (et indus…) avoirs à devoir rétrocéder et toute une foultitudes de chikaïas d’égales hauteur et tenue en matière de déontologie, d’éthique, de morale…
Et, naturellement, la conjugaison des théories des vents dominants et des intérêts bien compris aidant[10], les médias européens dits grand public se sont emparés de cette dramatique actualité et de ses symboles, les auto-immolations, en les habillant d’un vocable de leur crû : Les Révolutions A(a)rabes. Avec, tant qu’à faire, tout ce que cela peut charrier d’équivoque par ailleurs, mais là n’est pas la question ici. Rien que de routinier en cela, de même que dans la façon dans l’ensemble toute moutonnière dont, par crainte ou intérêt, les médias des pays concernés (Afrique du Nord, Yémen, Bahreïn et Syrie…) ont suivi, quand ou comme ils ont le loisir d’en parler en tout cas.
Rien que de routinier quand ce sont des communicants patentés, politiques et/ou soi-disant intellectuels ou même, pour certains, notoirement reconnus par leur confrérie, qui relayent et salivent sur ce genre de stupide et colonialiste lieu commun. Rien que de très routinier, donc… Ce combat est, chacun qui s’en soucie le sait, autant nécessaire que de longue, très longue haleine.
Sauf que, écoutant la toujours instructive parenthèse que Michel Polacco ouvre à Michel Serres sur France Info j’entendu ce dernier, lui aussi, reprendre cette antienne de Révolution A(a)rabe sans aucune réserve ni autre forme de procès. Cela aura été, du point de vue dont j’en traite ici, un de mes plus tristes souvenirs de 2011. Voici pourquoi :
L’école française de mathématiques doit beaucoup à des maîtres 
comme Michel Serres dont, dans les années ‘70, j’aurais pu avoir été étudiant à la mythique Paris 7 d’alors. Il avait, notamment, contribué à mettre à la portée des plus modestes d’entre nous une brillante[11] collection d’ouvrages qui nous permettait presqu’en temps réel – la Toile n’existait pas, alors…- de nous initier aux questions les plus pointues de notre discipline, à notre niveau et alors : théorie axiomatique des ensembles, les équations aux dérivées partielles, la théorie des graphes, et que sais-je encore… L’équipe porteuse de ce projet avait eu l’intelligence d’immédiatement appliquer les formidables avancées de la Pao à la diffusion de contenus pédagogiques d’avant-garde !
Jusqu’alors, seuls quelques enseignants prisonniers de leur sacerdotale vocation se donnaient la peine, aidés en cela par les meilleurs de leurs étudiants, de rédiger et de confectionner, sur les mêmes ronéos qui avaient servi à dupliquer les dazibaos de mai ’68, des polycops dont certains restent des références, à ce jour encore peut-être inégalées[12]. C’est dire que, dans la bouche d’un Michel Serres, même s’adressant à un auditoire ouvert, il serait vain d’espérer entendre, fût-ce pour l’exemple, les mots rectangle, quadrilatère, carré, parallélogramme ou losange indifféremment usités.
Et cela peut-être transposé à l’essentiel de ses chroniques. Même quand l’essence qui en irrigue l’exposé n’est pas nécessairement mathématique, ni même scientifique, au sens des sciences dites exactes : logique, mathématiques, astronomie, physique, chimie…D’ailleurs, et ça ne s’invente pas, l’éthymologie a fait l’objet de l’une de ses causeries. C’est dire si le sens des mots est une exigence première pour ce savant philosophe, aujourd’hui exilé en Californie, pour cause de dictatoriale limite d’âge! Jusqu’où mène la démogogie, même dans un contexte de démocratie établie… Revenons à notre propos:
D’où vient le problème des lors ?
Le problème vient de ce que, directe ou induite, la pression médiatique, culturelle, philosophique et scientifique, même, de l’économie pétrodollaresque est devenue telle qu’en certains domaines qu’elle surveille – et donc promeut ou, à l’inverse, censure – que même les esprits les plus avertis perdent, quand ils s’aventurent en ces domaines sous contrôle, jusqu’à leurs leurs réflexes professionnels les plus basiques. Ce cas ici illustré par Michel Serres le montre mieux que tout autre possible.
Soyons clairs : jamais un Michel Serres n’aurait, indifféremment et/ou innocemment, utilisé les vocables latin, européen, chrétien, méditerranéen, catholique, cartésien, civilisé, occidental etc… ni seulement nordique ou scandinave, ou un de leurs dérivés sémantiques ou grammaticaux. A supposer qu’il ait pu avoir donné un sens pertinent à chacun d’eux[13].
D’un autre côté, on peut partir de l’axiome que Michel Serres n’ait pas pu s’être laissé aller à discourir d’une communauté humaine donnée[14], sans avoir préalablement mis son esprit et sa pensée – et donc le choix de ses mots – en exacte adéquation avec l’objet de son discours, et donc de sa réflexion.
Comme enfin tout observateur un tant soit peu averti ne peut que prendre acte de l’envahissante et impérialiste expansion de l’idéologie arabo-islamiste en Afrique[15], on en est rendu à cette aberration qui veut qu’une communauté que tout esprit responsable et réfléchi ne saurait définir autrement que comme une communauté (très) majoritairement amazig répartie en des proportions diversement appréciables entre locuteurs amazigophones et/ou arabophones se voit réduite sans l’ombre d’une hésitation à une communauté exclusivement arabe et peu ou prou exclusivement arabophone, jusques et y compris par des esprits des plus avertis et des plus attentionnés de notre temps, ce troisième et, il faut l’espérer, béni millénaire !
D’où ma raison non d’un découragement et/ou d’un désespoir, mais d’une infinie tristesse. Tristesse dont mon vœu annuel est que 2012 vienne enfin la tempérer. À tous et à toutes, merci de le partager..
Et, pour finir, ce beau feu d’artifice audio-visuel… Et NNayeer vu par Dilem (Liberté-Algé&rie)
Remerciements et Souce des illustrations: X/Kabyles.Net. pour le petit Mani ([Cntrl+Clic] sur sa photo pour un beau geste…), Sylvain Solaro/Reflechissons.org pour les Relais 2011-2012 Lebvlanc, France-info.fr pour M. Serres, une bonne idée de cadeau, et Abba via Youtube et Tiff & Clair pour le final. Et … 2962, par Dilem (Liberté-Algérie) pour la bonne bouche/…
[1] Si Muhend évoque ici le drame des plus miséreux, dont il lui arrivait plus souvent qu’à son tour de faire partie. Paradoxalement, les jours de fête ne leur étaient pas toujours bienvenus : souvent, ils étaient démunis au point de ne pouvoir se résoudre à présenter chez les leurs, car ce serait les mains vides…
Pris entre le marteau d’une obligation d’un côté, le marteau d’un interdit d’un autre…
Laeid est arrivée et me voici ne sachant
Que faire
Elle est tombée à l’improviste je l’avais oubliée
[2] Revisiter des classiques une fois l’an ne devrait nuire à personne. Ici, le grand Victor :
Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte, (…)
[3] Fuku : de Fukushima, pas de l’anglais…
[4] Confortablement – et durablement- installés parmi les derniers mondiaux dans touts les classements positifs (modernité des institutions, dynamisme économique…), dans les premiers (opacité politique, corruption, mal vie, hygiène…) dans tous ceux à détermination négative. Récemment j’entendais une potache expliquant à un voisin de banquette dans le métro que l’Alger était quand même première, devant Damas et Tel-Aviv, dans le classement des capitales les mieux pourvus en matières de services de police politique. Pour ce qui était du classement par ordre alphabétique en tout cas…
Il y a donc bien quelque progrès, comme le note obséquieusement et avec intérêt la diplomatie française mais, il faut bien se rendre à l’évidence : il y a encore du chemin à faire…
[5] Cf A. Boudard. Existe en format poche.
[6] La devise de la Ville de… Paris est : Fluctuat Nec Mergitur : Elle tangue mais ne sombre pas.
[7] Sous réserve de vérification. Sauf erreur ou omission donc, comme disent les banques, quand il s’agit d’un engagement de leurs responsabilités.
[8] Cf “Ni Black Ni Beur (1/2 et 2/2)” sir ce blog pour ces questions d’identités en Afrique du Nord…
[9] Cf K. Yacine avec sa fameuse Lettre aux Frères Monuments…
[10] Au premier rang desquels les hebdos et les chaînes Tv et Radio de France, (Cf “Ni Black Ni Beur 1/2 et 2/2”) encore.
[11] Et plutôt deux fois qu’une : les initiés sauront de quoi je parle…En plus de la qualité du contenu, cette série de manuels était dotée d’une superbe couverture couleur argent.
[12] Je pense notamment aux deux très riches consistants et denses tomes (Algèbre et Analyse ( ?)) réalisés sous la conduite de Roger Godement –et à la confection desquels notre frère aîné, Mohand, avait eu l’honneur de largement participer. Le tout à la Faculté des Sciences de l’Université… d’Alger. Sur la fin des années ’60, crois-je me souvenir.
[13] – Je pense notamment aux mots occidental et civilisé –
[14] Soit, ici et pour l’essentiel, le(s) peuple(s) d’Afrique du Nord, en l’occurrence, même si, je le sais, on peut être plus précis et/ou exhaustif.
[15] Un autre de mes bons maîtres, Robert Jaulin, avait pour caractériser ce genre de prédation, forgé (ou vulgarisé ( ?)) le mot d’ethnocide.
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