140.Top (Archives des Tweets Afds)

Nb.: La liste de blogs se déroulant dans la rubrique Vous aimerez aussi est une pollution qui, en rien, n’est reliée à AlgeriaFaraDaSe.Net. Encore du ménage à faire…

 
N° ChronoCONTRIBUTIONS ÉditorialesAammjj
47L’équat° algérienne: Martyrs..120515
46L’équqt° frçse: Sarko07120504
45À Bayrou Après le 1er tour120501
44Équat° frçse Gauche Sarko Fn120423
43Élect° Dz & F. Syrie, Mali…200410
42Com’ politique en Dz200312
41Instantané Dz Comtempraine120306
40Invité @Lamriben120217
39Intempéries en Kabylies120224
38Invité @Djenad120131
37Chérif Kheddam, L’Amaziɣ…120120
36Mare Nostrum 2012-2962120110
35Dossier du Petit Manil BLIDI120102
342962-2012 SiMohandVsBoutef111226
33EcumeDesBlogs DzVirtuelle111022
32Panijels d Imazighen…110912
31ColonisateurEnCulottes110718
30Moderato… Niet.Kabyles110624
29Bac Ment° MarieJo Format°…110606
28Jsk La Nef Des Foots…110523
27Dsk Et Les Femmes…110508
26BijouxFifaZizouLesQuotas110502
25JskVsSupportersHadjBoutef110415
24L’Algérie dans tout ça110408
23Ni Black Ni Beur 2/2110321
22L’Arlésienne des Tiers-Pauvres110228
21Ni Black Ni Beur 1/2110224
20L’Algérie Le Vaut Bien…110224
19ElKabbacheSertLeBeylicat…110214
18Dz Manifs BoumEtC°110208
17Août In Tunisia SixJoursChez110131
16Rcd Week-end à 50 Milliards110124
15Tunisie, Drainsine du… Afrique110101
14Vœu d’en France101122
13VuFenFrceFaceDualeDuFouqt’101116
12Moderato… Niet.Kabyles101019
11VuDEnFrceSarkoSégoBoutef101101
10VuDEnFrceSardouCynthia101019
9Vu d’En Frce Manif’ Virtuelle101011
8Moines et  Maraîchers 1/2100927
7Bilan Sarko 2012 2/2101116
6Affaire Mécili Retombées…101019
5Vademecum Pour Dz Future101101
4“Follow the Money” made in…101019
3Devoir de Vacances Lettre d…100907
2KhomeinySarkoÉtatsPartis100819
1Un Sondage Ifop-Figaro100808

OCTOBRE ’61 : Panijels d Imazighen…

Hommage d’un Kader pas d’accord tout-à-fait…

J’étais étudiant, dans les années ’70, quand j’avais pu voir le fort film de l’équipe Panijel dans un cinéma du 5ème arrondissement, rue Champollion crois-je me souvenir.

Comme tout un chacun, j’ai pris les témoignages qui constituaient l’ossature vertébrale de cette œuvre et les images volées à la censure aux risques et périls de leurs auteurs comme un direct en plein plexus. Je sortis sonné de la petite salle et, comme sans connaissance, remontai le Boul’ Mich’ pour aller m’engouffrer dans la bouche de la station Luxembourg, sans autre repère que la cardinalité de ma tanière.

Ce sont les impressions qu’avait imprimées en moi ce film, et que j’ai restituées à ma  pauvre machine à écrire une fois rendu dans ma chambre de la cité universitaire Jean Zay, à Antony, que j’exhume quasiment en l’état ici en hommage à cette historique page du combat de notre peuple et, plus particulièrement et d’abord, à ceux et celles qui l’ont écrite de leurs engagements immédiats, de leur sang, de leurs chairs, pour tout dire de leurs vies. Parmi elles et eux cette adolescente de la Banlieue nord qui s’était faite jolie pour aller dire, en cachette de ses parents, son algérianité palpitante. Vierge et secrète.

En hommage aussi à ces enfants du peuple de France qui, par leur humanisme, leur clairvoyance, leur courage et leur foi en l’honneur de leur patrie, ont intercalé cette page autant dramatique que porteuse  de sens et d’enseignements dans le pesant livre de l’histoire partagée par l’Algérie et la France. Enfants du peuple de France qui, ce faisant, allaient permettre à l’Humanité de mieux connaître l’une et l’autre de ses faces duales.

Depuis, et après les victimes immédiates et définitives du massacre, nombres de témoins, dont Jacques Panijel lui-même, ont quitté ce monde incertain. Mais l’acte des uns habitera à jamais les consciences et l’éclairage quand bien même de fortune qu’en auront donné les autres le maintiendra gravé dans les mémoires les plus enclines à l’oubli, les plus réfractaires à l’évidence.

Le premier par les pieds et l’autre flic par

les paules car la tête c’était tout

cassé et le sang et puis hop  dansla Seine  Et après c’était

moi mon tour  Et les flics ils ont cassé

ma tête de moi aussi  Avec

la crosse toujours et les coups de pieds du talon  Alors

j’ai entendu  Et un flic qui l’a

dit  Oh ça va comme ça  Laisse-lui

Va  Il est mort  Et après dans

la Seine de minuit

à 6 heures le matin j’étais croché comme

ça  Juste la tête pour

respirer un peu  Avec le froid très

froid et le sang c’était gelé  Tout

comme de la glace et j’ai vu les flics

aussi qui cassaient la tête

à le troisième pareil  Quand ils ont bien

cassé la tête à lui qui reste allez  Hop

Dans La Seine  La Seine

qui coule toujours sans même avoir

rougi de tant de sangs

souillés par ses eaux dégueulasses

Et une voie bri-

sée cas-

sée menu qui

râlait  Ahanait  Mais ce n’était

déjà plus une voix  A grand’

peine un voile qui sortait d’un Géant assis

et habillé correcte-

ment  C’est par-

ce qu’ils m’ont enlevé un pou-

mon à l’hô-

pital après  Voilà l’o-

pération ça va  Jusque

là tout droit jusqu’

ici Et ils l’ont

coupé  Ce qui

fait qui fait que j’ai plus qu’un pou-

mon et c’est

tout  Et je peux

Plus mar-

cher qu’a-

vec la canne  Voilà les

balles 2 ici et 3

ici Après ça va

aller quand je

serai guer-

ri  Le Docteur m’a

dit tous

les pa

piers ils ont je-

té comme

ça  C’est comme c’est

pas de France

[…]

Et puis lui qui criait plus et puis lui

qui faisait plus  Et puis un autre

Ça fait 2  Et puis on s’est sauvé tout le monde

Et ils nous ont frappés

tous  Et puis ma mère

aussi d’après ce que l’on dit  Paris

c’est comme ça  Que voulez-vous

que j’y fasse

Oui  Je suis

Juive d’Algérie  De

mon père  De là-bas Il est

déjà parti  Comment  Oui  J’ai manifesté

et je suis revenue et le soir

j’ai pleuré  La Police

ou les Crs ont

jeté des bébés dans la Seine  Et aussi

avec les mères  Longtemps encore après

on ne les voyait plus  Alors entre

temps on s’est partagé leurs

enfants  Un ou deux

par famille en attendant  En principe La Croix

Rouge

Française  Et par la suite on a su

que les mères elles étaient

renvoyées sans leurs enfants  Au pays

A Constantine et tout

Et vous qui êtes-vous?

Mon vieux qu’est-ce que tu veux ont est tous

des Juifs  14 ans

une seule fois au pays  Les enfants  Lui-là

qui l’a 8 ans voilà ça va faire 6 ans

que je le connais plus  Il y a pas de

passeport  Il y a pas de

Bon Dieu  Il y a rien  Tu es

Algérien et pis c’est tout  Alors

qu’est -ce que tu veux faire  Moi

je travaillais pour

12 personnes les enfants ça fait  Puis

les sœurs la mère et la femme de mon frère

qui est mort au maquis  Ben

oui mon vieux  C’est normal  Et pis la vieille

de moi si je garde 3000 francs pour vivre

par mois c’est déjà beaucoup  Alors j’ai pris 3

cailloux dans la poche et je suis

parti pour manifeste  Comme tous les autres Et alors

Bien sûr  Qu’est-ce tu veux

faire mon vieux avec deux cailloux  J’ai lancé

contre le car des flics

et le troisième il m’a fait tomber

par terre parce qu’une balle elle m’a

frappé là  Ici

à mon doigt  Voila  Tu vois bien

je ne peux plus le bouger  Mon pouce

même une carotte ou une tomate pour

la plucher  C’est-à-dire puisque je travaille

à la restauration  C’est-à-dire

voilà  Je peux plus

travailler Bien sûr

mon vieux  Qu’est-ce que tu vas faire

toi à ma place 14 ans Y en marre  Alors

j’ai pris les cailloux de lancer

à le fourgon de les flics  C’est trop

mon vieux  Et à Paris c’est

comme ça pour les Algériens  Mais Paris

continue

de faire la pluie et le temps beau sur le monde

de la Mode de la Haute

Couture et des parfum de Chez

X  Que même

nos Grands achètent quand ils viennent à Paris  Moi

J’ai toujours aimé  C’est un faible

Ça ne s’explique pas Cette petite chose

Ça C’est

pour ma femme quand on va

se coucher pour faire la

mour dans notre Villa

de d’Hydra ou

d’ailleurs  Et un peu

du visqui pour Moi

et mes amis Et puis  Mais ça

c’est déjà plus Paris C’est déjà la

banlieue

Il y a lui qui il ne voit

plus  Il faut toujours quelqu’un

pour le marcher  Il n’entend rien

pas  Il faut toujours lui faire

comme ça sur la maine de lui  Et puis

Il souvient plus  Et puis il parle

plus aussi  Oui c’est

les flics qui l’a fait

comme ça  Depuis

qu’on a manifeste pacifique avec

les maines et pi c’est tout  Même pas

un couteau  Rien  Rien  On a

manifeste à cause de couvre-

feu et des Algériens  Voilà  Quand on vient

de travailler dans l’équipe

de la nuit on peut plus rentrer et demain tu pars

au travail  Alors tu expliques

toi comment tu vas faire tu vas pas

dormir et toujours on arrête

les Algériens et pas les

Espagnols et pas les

Italiens Et même les

Marocains  Voilà il s’est pas cassé

la gueule  Alors c’est pas

une race nous

ou quoi  Alors on

manifeste qu’avec nos mains seulement parce

que pacifique

tranquille Tout  C’est [pas]

nous qu’on va faire la Révolution

en France  Non  On nous amène

ici pour travailler  D’accord  On

travaille  Toujours

des cochonneries  Et puis on nous met

en prison  Même

à l’hôpital la Police les flics les

Harkis les Crs tout

ça ils cherchent déjà

les pansements et s’ils te trouvent direct

la prison et voilà c’est la vie

à Paris Ah Paris

Paris  c’est Paris quoi  Paris

avec ses fameux gris

qui éructent tant de haines qui me

nient mais couvent

sous la gamme indécise de leurs tons une conscience

vigilante et fragile 

qui témoigne et m’écoute

Ps. : Sur l’organisation et la manifestation du 17 octobre 1961 et cette barbaresque répression qui s’en est suivi, il vaut de voir aussi La Nuit Noire, le film (fiction) d’Alain Tasma (Cipango Productions, Paris 2004, existe en Dvd) et, surtout, de lire La Bataille de Paris de Jean-Luc Einaudi, (Ed° du Seuil, existe en format poche), paradoxalement ignoré par les promoteurs de La Nuit Noire, m’a-t-il semblé, alors que le film semble s’en être largement inspiré. Ou aurait dû le faire en tout cas…

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